Depuis l’Antiquité, l’histoire des hommes est aussi celle du silence imposé aux femmes, dont la voix a toujours été associée à la monstruosité et au désordre. Tel est le constat d’Anne Carson, dont l’essai The Gender of Sound (1992) est le point de départ de la nouvelle création de Jan Martens. À contre-courant de cette vision patriarcale, il puise dans un corpus de 200 pièces musicales des cent dernières années pour faire entendre ce qui est tu : des morceaux méconnus, où la voix de la femme est essentielle. Dans un présent écrasé d’images, il fait confiance à la puissance évocatrice du son et lui donne forme à travers les corps. Laissant cette fois de côté les chorégraphies de grands groupes, il se concentre sur un ensemble de six danseur·euses accompagné·es de treize musicien·nes, dans une approche sensible et sensorielle. Sans abandonner complètement l’organisation quasi géométrique des corps dans l’espace qui constitue sa marque de fabrique, le chorégraphe invite les artistes à s’émanciper peu à peu des cadres. Pour mieux écrire une contre-histoire sonore et gestuelle.
- Tarifs :
de 6 à 26€
- Type d'évènement, exposition : Bal/danse, Culture
- Lieu/Départ de la manifestation : Maillon, Théâtre de Strasbourg-Scène européenne