PRIX PHOTO ET SCIENCES : Richard Pak et Manon Lanjouère
En 2021, La Résidence 1+2 lance sa première édition du Prix Photographie & Sciences, destiné à accompagner un artiste pour achever un projet qui entremêle les deux disciplines. Les lauréats 2021 et 2022 sont exposés à Stimultania au printemps 2023.
Le prix Photographie & Sciences 2021 a été décerné à Richard Pak pour son projet intitulé Les Îles du Désir – Chapitre II, deuxième chapitre d’un cycle anthologique sur l’insularité après La Firme, consacré à l’île Tristan Da Cunha, dans l’océan Atlantique.
Le prix Photographie & Sciences 2022 a été décerné à Manon Lanjouère pour sa série Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt. Un regard poétique sur la pollution qui modifie intrinsèquement nos océans.
Richard Pak est un auteur pluridisciplinaire né en France en 1972. Son oeuvre protéiforme et en constante évolution refuse obstinément la catégorisation. Photographie documentaire, recherches plastiques, convocation du récit ou de la vidéo font que Richard Pak nous entraine rarement là où on l’attend. Dès ses premières séries il s’est intéressé à représenter l’intimité dans les sphères privées (Pursuit, Les Frèrespareils) et publiques (Les Fiancés, Je ne croirai qu’en un Dieu qui danse). Et quand il partage le quotidien de ceux qu’il photographie c’est pour s’affranchir de la frontière entre le regardeur et le regardé, du dedans et du dehors. Observer comment vivent ses contemporains et représenter la struggle for life tissent le fil conducteur de ses recherches artistiques mais il s’intéresse également à la question du paysage photographique. Curieux de la complexité du monde et amoureux des lointains, il a entamé une anthologie sur l’espace insulaire : « l’île est le siège fictionnel de l’utopie, le laboratoire idéal des sciences modernes et un topos précieux pour le géographe, qui aime y voir une métonymie de la Terre ». Le premier chapitre de ce cycle (Les îles du désir) nous emmène à Tristan da Cunha, en plein Atlantique sud (La Firme). Ses photographies font partie de collections publiques et privées dont celle de la Bibliothèque Nationale de France.
Née en 1993, Manon Lanjouère vit et travaille à Paris. Après un parcours en Histoire de l’Art à la Sorbonne elle décide de se consacrer pleinement à la photographie et intègre l’école des Gobelins en 2014 d’où elle sort diplômée en 2017 dans les majors de sa promotion. De part son évolution parallèle au sein d’un théâtre parisien, sa pratique de la photographie est marquée par la mise en scène et le décor et tend à évoluer vers une pratique multiple, mélangeant sons, photographies, installations, sculptures. Son travail guidé par la lecture s’attache à dépeindre des mondes fictifs. La distance avec le récit impliquée par l’utilisation des expressions scientifiques, bien qu’il ne s’agisse le plus souvent que de simples vulgarisations ou ré-interprétations, permettent ainsi au spectateur de s’approprier les histoires qu’elle met en scène. Le scientifique et le poétique, pourtant diamétralement opposés, sont les deux moteurs de sa recherche artistique. Dans les différents sujets qu’elle aborde, la tentative de comprendre l’interaction entre le paysage et l’humain reste central.